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L'ENFER EST UN LIEU DE REPOS PROVISOIRE
Qu'est-ce que l'enfer? Quand, par qui, et dans quelle intention fut-il imaginé? Qui y va, et pour combien de temps? D'où vient le mot anglais hell (« enfer ») ? Il vient de l'ancien verbe anglo-saxon hélan signifiant cacher. Il n'est qu'un seul mot dans les antiques Ecritures hébraïques qui, dans la Bible anglaise du roi Jacques, est traduit par hell (« enfer ») , c'est le mot schéol. Il apparaît soixante-cinq fois dans les Ecritures hébraïques, et dans la version précitée il est traduit trente-et-une fois par hell (« enfer »), trente-et-une fois par grave (« tombe ») et trois fois seulement par pit (« fosse »). Même dans les langues étrangères, les différents traducteurs ne s'accordent pas sur la traduction du mot hébreu sheol et de son équivalent grec ha'des. Mais le fait même que la version du roi Jacques rende le même mot hébreu sheol de trois manières différentes montre que l’enfer, la tombe et la fosse signifient une seule et même chose. Puisque l'enfer désigne la tombe commune ou la fosse funéraire de l'humanité, il ne peut pas signifier en même temps un lieu de tourments brûlants ou un lieu à deux compartiments, l'un de bonheur et l'autre de tourments brûlants. Quelqu'un dira : Comment saurons-nous si schéol désigne la tombe et non un lieu de tourment? Voici l'interprétation de la Bible. Le patriarche Jacob, un des ancêtres de Jésus, prenant le deuil pour son fils Joseph qu'il croyait mort, dit à ses enfants venus pour le consoler: « Je descendrai dans le deuil vers mon fils au séjour des morts [schéol] (au fond de la terre, Saci). » (Crampon) Et encore: « vous feriez descendre mes cheveux blancs avec douleur dans le séjour des morts [schéol] (tombeau, Saci). » (Genèse 37: 35 et 42: 38, Crampon) Réfléchissons un instant. Jacob croyait-il que son fils Joseph était dans un lieu de tourments pour y souffrir pendant l'éternité? et souhaitait-il aller l'y rejoindre? Ou plutôt pensait-il simplement que son fils mort était dans la tombe? et désirait-il mourir également? Si Joseph avait été dans une fournaise, les cheveux blancs de Jacob n'y seraient pas descendus, car ils eussent été consumés en un clin d'oeil, dès le moindre contact avec les flammes, au bord du gouffre infernal. Que nous soyons catholique, protestant, juif, ou n'importe quoi, raisonnons et jugeons impartialement. Les gens de bien vont-ils en enfer? Oui! s'il s'agit de l'enfer de la Bible. Qui n'a pas entendu parler de Job, ou lu le récit biblique relatif à sa fidélité et son intégrité envers Dieu? Au milieu des afflictions que lui infligeaient Satan et ses faux amis, n'a-t-il pas dit à Jéhovah: « Oh! si tu voulais me cacher dans le séjour des morts (l'enfer, Saci; le schéol, Dhorme, traductions catholiques), m'y tenir à couvert jusqu'à ce que ta colère soit passée, me fixer un terme où tu te souviendrais de moi ! » ? (Job 14 : 13, Crampon) Si le schéol ou l'enfer était un lieu de tortures, Job eût-il désiré y séjourner jusqu'à ce que Dieu se souvienne de lui? Le simple bon sens oblige les plus crédules et les plus bornés à répondre que le désir de Job était évidemment de mourir, d'aller dans la tombe, afin que cessent ses douleurs. — Psaume 139: 8. Où se trouve l'enfer ? Dans l'Encyclopédie catholique, volume VII, sous le mot « Enfer », on peut lire ce qui suit: « L'Ecriture sainte semble indiquer que l'enfer est dans la terre, car elle décrit l'enfer comme un gouffre dans lequel le méchant descend ... » Voyons maintenant ce que dit la Bible au sujet de son emplacement. Lorsque le prophète Jonas fut avalé par un gros poisson qui le déroba à la mort, dans le ventre de l'animal il pria Dieu disant : « De la détresse où j'étais, j'ai invoqué Jéhovah, et il m'a répondu; du ventre du schéol (de l'enfer, vers. angl. du roi Jacques; du fond du tombeau, Saci), j'ai crié; vous avez entendu ma voix. » (Jonas 2: 3, Crampon) Or Jonas n'était pas dans un abîme, mais simplement dans le ventre d'un poisson que Dieu avait envoyé pour sauver le prophète. Cet endroit sombre et étroit eût été la tombe de Jonas si Dieu n'avait pas ordonné au poisson de le vomir sur la terre ferme. Mais jusque-là, Jonas était en enfer, dans une tombe, comme s'il fût mort dans le schéol. L'enfer n'est donc pas situé dans le centre de notre terre, et il n'est pas plus profond qu'un sépulcre ordinaire, puisqu'il n'est autre chose que la tombe. Les soldats qui meurent sur le champ de bataille, vont-ils en enfer ou au ciel? Les Ecritures répondent: « . . . les vaillants qui sont tombés [dans la bataille] d'entre les incirconcis, qui sont descendus au schéol (note du verset 21: au séjour des morts; dans l'enfer, Saci; au séjour des morts, Segond), avec leurs armes de guerre, et sous la tête desquels on a mis leur épée; mais leurs iniquités sont sur leurs os, car ils étaient la terreur des vaillants, sur la terre des vivants. » (Ezéchiel 32: 27, Crampon) Le prophète affirme donc que les soldats morts en combattant sont mis dans l'enfer (la tombe) avec leurs armes. On peut lire ailleurs: « S'ils pénètrent jusqu'au schéol (aux enfers, Saci; séjour des morts, Segond), ma main les en retirera. » (Amos 9: 2, Crampon) Comment les hommes s'y prendraient-ils pour pénétrer dans un enfer de feu et de soufre situé dans les entrailles de la terre? Par où entreraient-ils? Un enfant comprend que l'enfer de la Bible c'est la tombe, mais les théologiens religieux ne comprennent pas. Au sujet de ceux qui se rebellèrent contre Moïse, il est écrit: « Ils descendirent vivants dans le séjour des morts (Segond dit la même chose; Saci dit: enfer; texte hébreu: schéol), eux et tout ce qui leur appartenait ... » (Nombres 16: 32, 33, Crampon) Il s'agit de la crevasse qu'ouvrit un tremblement de terre, qui engloutit les rebelles et devint leur tombe. Peut-on sortir de l'enfer ? Les Ecritures montrent-elles qu'un homme peut sortir de l'enfer? Oui! il y a le cas de Jonas. Mais un autre exemple merveilleux est celui de Jésus qui séjourna trois jours en enfer et en sortit par la toute-puissance de Dieu qui le ressuscita. L'apôtre Pierre écrivit au sujet de Jésus-Christ martyrisé: « David parlant de la résurrection du Christ, dit qu'il n'a pas été abandonné dans le séjour des morts, et que sa chair n'a pas vu la décomposition, c'est ce Jésus que Dieu a ressuscité; nous en sommes tous témoins. » (Actes 2: 31, 32) Note de Crampon: Le séjour des morts est le schéol des Hébreux et le hadès des Grecs. Au Psaume 16: 10, une annotation marginale de Crampon dit que la Vulgate latine a traduit schéol par « enfer », mais dans le texte grec des Actes, c'est le mot hadès qui est employé. Hadès et schéol sont donc équivalents, et désignent tous deux la tombe (Crampon dit encore au Psaume 16: 10 que « fosse » est pratiquement synonyme de « tombe ») ; et c'est là que le Fils de Dieu alla pendant trois jours. Mais ne dit-on pas que le diable et ses démons sont en enfer pour y entretenir un feu ardent destiné à rôtir à point les damnés? C'est bien cependant ce que les docteurs religieux ont enseigné. Satan, qui est toujours vivant, n'a même jamais été en enfer, tandis que le roi de Babylone, un de ses distingués serviteurs, y alla, mais dans celui de la Bible naturellement. Le prophète Esaïe a dit en parlant de l'infidèle Lucifer devenu Satan et figuré par « le roi de Babylone » : « Le schéol (l'enfer, L. de Saci, cath.) dans ses profondeurs s'émeut à ton sujet, pour venir à ta rencontre; il réveille pour toi les ombres, tous les monarques de la terre; il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. » (Esaïe 14: 9, Crampon) Si le diable était constamment en enfer, comment celui-ci pourrait-il s'émouvoir et venir à sa rencontre? Cette prophétie dit plus loin (verset 15, L. de Saci, cath.), toujours à son sujet: « Et néanmoins tu as été précipité dans l'enfer, jusqu'au plus profond des abîmes (Et te voilà descendu au schéol, dans les profondeurs de l'abîme, Crampon). » Par conséquent, le diable n'ira en enfer pour y rejoindre les morts que lorsqu'à la bataille d'Armaguédon, il sera vaincu, lié et jeté dans l'abîme (ou enfer) pour mille ans. — Apocalypse 20: 1-3, 7. Beaucoup de sectes religieuses enseignent que ceux qui ont le malheur d'être en enfer n'en sortiront jamais. Les Ecritures affirment clairement le contraire dans les termes énergiques suivants: « La mer rendit ses morts; la Mort et l'ENFER rendirent les leurs; et ils furent jugés chacun selon ses oeuvres. » (Apocalypse 20: 13, 14, Crampon) Les morts sortent donc de l'enfer. Qui croirons-nous, Dieu ou le clergé? Au verset 14, il est écrit: « Puis la Mort et l'Enfer [le hadès furent jetés dans l'étang de feu: — c'est la seconde mort, l'étang de feu. » (Crampon) Il est évident que cet étang est symbolique. La mort et l'enfer sont des conditions, s'ils étaient un feu littéral, il serait absurde de les précipiter dans un tel étang, c'est-à-dire de jeter du feu dans du feu. L'apôtre Paul a aussi prédit la fin de la mort en écrivant: « La mort a été engloutie par la victoire. » (I Corinthiens 15: 54, 55) Personne ne pourrait comprendre ce langage symbolique si Dieu ne nous en donnait l'interprétation en disant que « l'étang de feu », « c'est la seconde mort » de laquelle il n'y a pas de résurrection. C'est pourquoi nous nous réjouissons de lire au verset 10 du chapitre 20 de l'Apocalypse, que le diable lui-même sera « jeté dans l'étang de feu et de soufre ». La « seconde mort » est l'anéantissement duquel le diable ne reviendra jamais pour tourmenter les sujets du Roi du Monde Nouveau. Les tourments du diable dans « l'étang de feu » signifient qu'il restera pour toujours dans la « seconde mort ». La géhenne Beaucoup de gens disent: Comment expliquez-vous les paroles suivantes de Jésus: « Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le: mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu, que d'être jeté, ayant deux yeux, dans la géhenne (dans le feu de l'enfer, dit Saci), là où le ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point »? (Marc 9: 47,48, Crampon) Ceux qui croient à un enfer de feu, tentent de prouver avec ce texte qu'un lieu de souffrances existe, où les méchants sensitifs mais ignifugés, sont tourmentés jour et nuit par les infernales flammes vengeresses. Un examen plus approfondi de ce texte nous apprend que ce n'est pas l'homme qui ne meurt point, mais les vers. Or il est contraire à l'esprit des Ecritures de dire que des vers sont immortels, ce qui serait le cas selon leur théorie, et d'autre part Jésus n'a jamais déclaré que des créatures conscientes, c'est-à-dire vivantes, souffriraient dans ce feu. Qu'a donc voulu dire le Maître? — Qu'il est préférable pour tout homme de perdre une chose qui lui est très chère, comme un œil, une jambe ou une main, que d'être jeté entier dans la géhenne. Si les paroles de Jésus avaient trait à du feu littéral, seuls ceux qui sont littéralement privés d'un bras, d'un pied ou d'un oeil, obtiendront la vie éternelle. Que dites-vous des paroles de Jésus concernant l'« homme riche » qui est allé en enfer, tandis que le pauvre Lazare fut « porté par les anges dans le sein d'Abraham »? (Luc 16: 19-31) Ce texte ne prouve-t-il pas qu'il existe un enfer dans lequel souffrent des créa-tures vivantes? — Nullement! Ceci est une parabole sous laquelle se cache une réalité toute différente. Il est déraisonnable de supposer que l'un va en enfer parce qu'il fut riche, s'habilla bien et se fit servir des mets succulents; car cet homme n'est accusé de rien. D'autre part, il est ridicule de croire que pour aller au ciel dans le sein d'Abraham après sa mort, il faut s'habiller de guenilles, coucher à la porte d'un riche, mendier les miettes qui tombent de sa table, être couvert d'ulcères et les faire lécher par des chiens. Si le riche eût été dans des flammes, comment Lazare aurait-il pu lui rafraîchir la langue avec une goutte d'eau au bout de son doigt? Quel est l'auteur de cette doctrine qui insulte Dieu? Que se proposait-il par elle? — Elle fut imaginée par Satan dans le dessein d'empêcher les hommes d'étudier la Bible, et de les faire haïr Dieu. Un humain imparfait est plus pitoyable, il ne fait pas souffrir un chien enragé mais le tue. Le clergé rend le Dieu d'amour (I Jean 4: 16) responsable d'un crime abominable, celui consistant à torturer éternellement des créatures parce qu'elles sont nées pécheresses malgré elles. Pendant les quatre mille ans qui suivirent la chute d'Adam, le monde ignora l'enfer de feu. La doctrine d'un enfer où les méchants souffriraient à perpétuité est fausse pour quatre raisons capitales: D'abord parce qu'il n'y en a aucune trace dans les Ecritures, ensuite parce qu'elle est une insulte à la raison, troisièmement, parce qu'elle est incompatible avec l'amour de Dieu, et enfin parce qu'elle est diamétralement opposée à la justice. Il ressort nettement de ce chapitre que l'enfer (hadès ou schéol) n'est autre chose que la tombe, la condition où vont les bons et les mauvais en attendant le jour de la résurrection, tandis que la géhenne est le symbole de la destruction réservée au diable, à ses démons et à tous les adversaires du Gouvernement théocratique de Jéhovah, et de laquelle aucun de ces méchants ne reviendra jamais. |